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Bienvenue dans les archives de la SACEM, site unique en France

Dans ce bâtiment de 2500 m² sont inventoriés, numérisés, répertoriés des millions de documents classés dans des rayonnages à perte de vue sur deux niveaux. Bienvenue dans les archives de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), site unique en France, installé à Châteaudun depuis 1998.
La Sacem a été créée en 1851 par Ernest Bourget, Paul Henrion, Victor Parizot et Jules Colombier, compositeurs, auteurs et éditeur bien connus, après qu’ils « ont refusé de payer leurs consommations au café des ambassadeurs, déclarant que le propriétaire utilisait leurs œuvres à son bénéfice, faisant fi des droits des auteurs et de leur rétribution» .
Depuis cette date, la Sacem, qui fonctionne à la manière d’une coopérative, a pour mission de favoriser la création musicale en protégeant, représentant et servant les intérêts des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, français ou étrangers. Elle se doit également de conserver et mettre à l’abri les « dépôts » de leurs œuvres pour que soit conservée la trace de leur création, d’abord pour permettre la redistribution des droits, mais aussi parfois en cas de litige et de recours en justice.
Ce travail de conservation revient aux six salariés du site de Châteaudun, les archivistes, et leur responsable Valérie Cottet, qui ont pour tâche de tenir à jour et de classer les nombreux dossiers et documents, mais aussi de répondre aux demandes de recherches et de consultations des archives. Lors du dépôt d’une œuvre, chaque dossier est composé d’un document administratif correspondant à l’œuvre et d’un support (partition, vinyle, cassette, cd). Il est ensuite numéroté et numérisé puis rangé anonymement dans les quelques 29 000 mètres linéaires de rayonnages que contient le site.
A première vue, ces documents ne semblent représenter que de la « paperasse » administrative ; en réalité, ce sont pour certains de véritables trésors, comme des écrits d’illustres auteurs-compositeurs à l’examen d’admission. Car il y a quelques années encore, un examen d’entrée était obligatoire pour devenir membre (sociétaire) de la Sacem. Il consistait, par exemple, à écrire une partition ou les textes d’une chanson sur un thème donné le jour de l’examen. Aujourd’hui, avec l’évolution de la musique, les modalités ont bien changé. Peut être admis en tant que sociétaire, tout auteur, compositeur de musique ayant créé au moins 5 œuvres, dont une au moins a fait l’objet d’une exploitation (passage radio, concert, CD…).
Pour conserver au mieux ces documents parfois très anciens, le bâtiment de Châteaudun doit répondre à des conditions optimales : une température constante été comme hiver de 18-19°C, des alarmes, un système de télésurveillance à la pointe et bien sûr d’énormes cuves prêtes à parer tout risque d’incendie, le pire ennemi des archives.
La Sacem peut aussi jouer un rôle d’aide auprès de ses sociétaires en les soutenant et en les accompagnant dans leurs projets musicaux de création, de diffusion et de formation.
Le fonctionnement de cette société correspond à celui d’une coopérative gérée par ses membres.
Dès lors qu’une œuvre est diffusée publiquement (concerts, télévision, radio, internet, bar, discothèque, salle de gym, coiffeur), la Sacem collecte des droits d’auteur (montant variable). Elle reverse l’intégralité des collectes à l’ensemble de ses sociétaires, moins les frais de gestion (16,9 %).
Elle dispose d’un répertoire large et diversifié qui comprend des œuvres musicales avec ou sans paroles, les musiques de film, d’œuvres audiovisuelles et de publicité, les poèmes et sketches, les réalisations audiovisuelles à caractère musical ou les clips, les textes de doublages et sous-titrages de films et téléfilms et les œuvres étrangères représentées en France par les accords de réciprocité ou par les éditeurs des auteurs compositeurs membres de sociétés étrangères.
Jean-Noël Tronc, Directeur général de la société, a initié avec le Conseil d’administration une démarche de valorisation du patrimoine, qui verra dans quelque temps la naissance d’un musée en ligne. Il exposera ses archives et racontera l’histoire et la mémoire de la chanson et des musiques en France. Des prêts d’archives pour des expositions, des ouvrages, sont également effectués depuis 2 ans et commencent à bien se développer.
EN CHIFFRES
24,300 kilomètres linéaires d’archives papier
700 mètres linéaires d’archives plastique (cassettes, vinyles, cd)
153 000 auteurs, compositeurs et éditeurs : dont 18 530 membres de nationalité étrangère
500 000 clients
90 millions d’œuvres du répertoire mondial représentées
1,7 million d’œuvres déposées en 2014